De Catherine Dufour, j'ai déjà lu les excellents Outrage et rébellion et Le goût de l'immortalité. Il était temps que je m'attaque à son recueil de nouvelles, qui traînait depuis deux ans et demi dans ma pile à lire.
Le recueil comporte 21 nouvelles, qui vont du fantastique plus ou moins classique à la science-fiction et même une nouvelle de fantasy ... se déroulant dans l'univers de Troy (la bande dessinée d'Arleston). Le ton est donné : ce sera celui de l'éclectisme.
En tête de mes nouvelles préférées, loin devant tout le monde : l'immaculée conception, une nouvelle on ne peut plus dérangeante sur la maternité. C'est l'histoire de Claude, jeune femme totalement insignifiante, à la vie vide de sens, qui tombe enceinte, elle ne sait pas comment. C'est glauque, cynique et pessimiste.
Outre l'immaculée conception, notons quelques textes qui sortent du lot : Je ne suis pas une légende, nouvelle hommage au texte de Richard Matheson, que j'avais déjà lue et appréciée dans le Bifrost 30. Le sourire cruel des trois petits cochons où de la poudre de fée va faire des dégâts. La perruque du juge ou le procès absurde de Peter Pan. Mémoires mortes est également un très beau texte dans lequel une ado va chercher la cause de la mort de son frère; cela se passe dans un univers où la réalité virtuelle a envahi l'espace numérique.
De rares textes m'ont semblé totalement hermétiques : Le poème au carré (je n'ai pas lu Lewis Caroll, là est peut-être l'explication), Kurt Cobain contre Dr. No.
Le livre comporte également un texte d'introduction à Catherine Dufour écrit par Richard Comballot, une préface qui présente les nouvelles de Brian Stabbleford et une postface de l'auteure elle-même qui revient sur la genèse des textes.
Un recueil dont la seule nouvelle L'immaculée conception justifie à mon sens la lecture. Pour le reste, on trouvera son compte dans la diversité des nouvelles, qui fait la richesse de ce type de recueil, donnant un aperçu des talents de l'auteure. On n'accrochera pas à tout, mais suffisamment pour y trouver son bonheur.
Lire la chronique sur mon blog