La critique vive

Pierre Bayard signe avec cet ouvrage critique qui se change en réécriture du roman de Conan Doyle un chef-d'oeuvre de critique vive qui invite le lecteur à reconsidéré ce qu'il sait des enquêtes du célèbre limier anglais.

Après une introduction romanesque et un retour très intéressant sur la définition du champ de lecture et sur la figure première et réelle de Sherlock Holmes (qui se le remémorait en effet si diabolique et animal, rat et chien?), Bayard nous entraîne sur les traces de pas de l'infernal chien de Stapleton pour découvrir un tout autre coupable, bien caché, machiavélique et hypocrite à souhait et qui profite avec nous de l'altercation jouissive entre monde réel et monde fictif entre Conan Doyle et sa créature.

Une démarche de détective très crédible et passionnante qui fait part des précédents américain, anglais et germanique en la matière pour nous inciter à reprendre les enquêtes des grands enquêteurs littéraires et trouver le vrai coupable caché. Une sorte de Cluedo dont la matière serait déjà toute faite.

Petit bémol cependant avec le réquisitoire de Stepelton qui justifie sa possession d'un chien couvert de phosphore de façon assez burlesque et peu crédible. Bayard laisse là derrière lui une faille à sa méthode. Serait-ce pour suggérer au lecteur qu'une autre enquête est à faire et que cette enquête n'attend que lui?

La chasse est ouverte!