Quelques onces de mystère supplémentaire à Venise
Après avoir été fortement marqué dans sa première moitié par ce que je ne pourrais mieux qualifier, bien que le terme sois aussi désuet qu’imprécis, que comme une certaine hystérie (la passion amoureuse d'une pseudo princesse romaine des temps moderne avec un vague voyageur entre deux âges), le cours du roman s’infléchit soudain dans un sens aussi inattendu qu’intéressant. Car ce qui ne semblait jusqu’alors destiné qu’à inscrire le récit dans l’univers fastueux des palais vénitiens, à savoir le lien étroit entre les protagonistes et le marché de l’antiquité d’art très haut de gamme, devient tout à coup un élément essentiel de la mise en perspective historique de l’intrigue.
Comment ?
Par l’irruption soudaine de la Légende dans le parcours de l’un des personnages (le vague voyageur), légende qui fait immédiatement passer son épaisseur de négligeable à tout à fait conséquente. Légende qui en justifie les agissements les plus étranges tout en transformant l’impénétrabilité un peu brouillonne qui le caractérisait jusque là en un véritable mystère, dans ce que le terme revêt de plus noble. Un mystère que ne fait probablement qu’entretenir mon propos. Si c’est le cas, vous m’en voyez heureux. Car c’est bien ce point d’ombre, qui ne sera d’ailleurs, de manière pertinente, que partiellement levé dans la suite du roman, qui en fait tout l’intérêt...