Trois semaines, en ce qui me concerne.
J'ai beau être un éternel romantique, je ne suis jamais tombé amoureux en vingt-huit ans d'existence. Malgré toute l'affection que j'ai pu avoir envers les gentes demoiselles qui ont eu l'infime courage de croiser ma route, j'ai toujours su éviter avec une adresse digne de Guillaume Tell les flèches que faisait siffler à mon oreille ce gros porc de Cupidon. Peut-être par égoïsme, par narcissisme ou tout simplement par manque de courage, je laisse les tourments de l'amour à ceux et celles qui n'ont pas peur de s'en prendre plein la face au quotidien, me contentant d'espérer pour les autres que l'amour dure bien plus que trois ans.
Jouant constamment avec la fiction et l'autobiographie avec une dérision plutôt efficace, Frédéric Beigbeder signe une oeuvre à son image, à savoir: vaine et caricaturale mais étrangement sympathique et attachante. Mêlant naïveté et cynisme avec la même verve, Beigbeder à le mérite de faire court, de faire vite, ne prenant heureusement pas le temps de nous ennuyer au cours de ces pérégrinations romantiques et philosophiques puériles mais agréables à lire sur le sable chaud d'une plage ensoleillée.
Aussi éphémère et fugace qu'un souvenir dans la mémoire d'un poisson rouge mais sur le moment, ça rafraîchit.