J'en suis à mon deuxième ouvrage de Beigbeder. Après avoir lu 99F, je me demande ce qui m'a poussé à m'infliger cette lecture, peut être la couverture singulière, ou bien son prix modeste en librairie d'occasion : 3€.
Pour aller droit au but, un des problèmes de ce roman, c'est que l'auteur ne sait pas écrire, il n'a pas de vocabulaire, croit nous bluffer avec de mauvais jeux de mots... Mais ne pas savoir écrire est un problème annexe car cela n'empêche pas d'écrire un livre correct, je pense notamment à Virginie Despentes et son Vernon Subutex.
Ce qui rend cette lecture difficile, c'est avant tout le ton général du livre qui nous présente des choses que tout le monde sait en ayant un peu de vécu, comme quelque chose de subversif, pire : de nouveau. L'auteur se veut d'un branché anticonformiste paradoxal et assez dégoûtant, d'autant plus qu'il ne semble pas se rendre compte de la médiocrité de ce qu'il nous présente puisque ces créations alimentent son égo. Au niveau des thématiques rien à signaler de nouveau par rapport à 99F : amour, séparation, drogue, argent, la critique facile d'un monde bourgeois et la présentation du personnage principal en victime.
A noter que montrer beaucoup de citations d'autres auteurs (démarche présente dans 99F et sûrement dans ces autres romans) donne l'impression que Beigbe veut étaler sa culture, se placer dans la lignée de "vrais" penseurs et accorder son roman sur des oeuvres de qualité, qui proposaient vraiment de la matière. Evidemment cela ne suffit pas à rendre son roman potable.