L'Amour et les forêts par Shimamoto-Cha
Enfin un énorme coup de cœur! J'en attendais un depuis si longtemps. Je pense que c'est le premier livre que je lis cette année qui m'ait procuré autant d'émotions.
L'amour et les forêts, tout le monde le sait à présent, c'est l'histoire d'une femme dont le mari lui fait subir un harcèlement moral quotidien. Une femme qui un jour rencontre la passion et le bonheur, pour qu'ensuite le goût de cette journée ne devienne plus que souffrance.
Le personnage de Bénédicte m'a tellement ému! Son histoire m'a fait sourire, m'a donné chaud au cœur et m'a fait pleurer.
Ce livre est remarquable mais en revanche quelques petites choses m'ont gênées:
Tout d'abord le premier chapitre, très difficile à aborder, où Eric Reinhardt, l'auteur, est entièrement présent et son personnage est insupportable et arrogant. Les premières pages m'ont parues difficiles à lire, je trouvais le style lourd. Puis j'ai persisté et c'est en commençant le deuxième chapitre, celui où Eric Reinhardt, étant toujours le narrateur à ce moment là s'efface pour nous parler de Bénédicte et de cette année de 2006 où elle a vécu la plus belle journée de sa vie au côté de Christian, un amant, mais également où elle a vécu un enfer aux côtés de son mari, Jean-François. Celui-ci est devenu son bourreau, lui faisant vivre une réelle torture psychologique.
Ces chapitres là m'ont fait si mal pour cette femme, j'ai vraiment ressenti une grande peine pour elle.
Puis une nouvelle d'Auguste Villiers de L'Isle-Adam (auteur du XIX ème siècle, adoré par Bénédicte) vient s'interposer entre deux chapitres, sans préambule, comme ça, sans que nous soit expliqué d'ailleurs que ceci était une nouvelle d'un autre auteur (il faut faire quelques recherches pour le comprendre), j'ai pas du tout accroché à ce moment là.
Enfin, le roman se termine par la rencontre entre le personnage d'Eric Reinhardt et la sœur de Bénédicte. Celle-ci devient alors la narratrice et nous révèle l'histoire de Bénédicte, sa vie. Et son récit m'a complètement transporté, j'ai dévoré ces pages.
Vraiment, c'est un livre que je recommande, il faut passer outre le premier chapitre plutôt difficile, l'arrogance, de l'auteur, et le style un peu lourd parfois fait de très longues phrases, de très longs paragraphes. Des petites choses secondaires qui entachent à peine ce roman de Reinhardt écrit à partir de témoignages d'une femme rencontrée dans un train, et d'autres dont l'histoire de Bénédicte est leur quotidien.