J'ai pris "L'année de grâce" pour avoir un roman addictif et facile à lire cet été. En ce sens, c'est une réussite.
A l'intersection de Hunger Games, La servante écarlate, sa majesté des mouches ; saupoudré (malheureusement) de romance adolescent. Le livre pioche dans ces sources parfois avec succès, parfois en écrasant tout avec de gros sabot.
L'idée de base est originale malgré ses inspirations évidentes : dans un comté patriarcales, seule les epouses ont une place enviable. Les autres femmes sont reléguées dans les quartiers extérieurs soit pour travailler soit dans des bordels. Pour devenir épouse, il faut être choisi par un homme, puis survivre à son "année de grâce": pendant 1 an, l'année des 16 ans, les jeunes filles sont isolées sur une île où elles doivent survivre en purgeant leur magie (dont personne ne sait si elle existe vraiment), tout en survivant aux braconniers (dont personne ne sait s'ils existent vraiment). Je n'en dit pas plus pour ne pas divulguer l'intrigue, mais c'est assez bien conduit pour tenir en haleine le lecteur pendant 270 pages (c'est assez court et ça se lit vite.
Certains ressorts scénaristiques sont surprenant, mais beaucoup d'autres sont trop évidents gâchant le plaisir de leur révélation.
Les descriptions de l'univers sont intéressantes mais on reste parfois sur sa faim, on aimerait en savoir plus. En même temps, ce mystère rajoute au poids de ces ttadutions.
Le point faible est la description de l'univers "géographique". Très souvent, j'ai été perdu, à ne plus savoir si on était sur le camps, derrière la palissade, dans la forêt, sur la crête, chez les braconniers. J'avais même du mal à comprendre où sont situés ces différents espaces les uns par rapports aux autres.
Enfin, j'ai trouvé l'histoire d'amour assez inappropriée avec la trame du roman, en décalage avec ce que l'auteur veut nous faire comprendre de la personnalité de l'héroïne et finalement assez convenu et très à côté par rapport à la prétention féministe du livre. La salvation par l'amour pour un homme puissant pour se sauver d'une communauté d'hommes puissants, ca donne un peu trop de place aux hommes pour qu'on prenne la mesure de la puissance des femmes.
Ça reste, malgré ces points faibles, un bon roman dystopique avec une approche originale et qui se lit agréablement.