La Pasta Box de la littérature
Si j'ai longtemps critiqué Musso par pose, snobisme ou élitisme mal placé, je peux désormais le faire par conviction, ayant ("enfin !") lu l'une de ses oeuvres, celle-ci, qui était celle dont le synopsis me semblait le plus intéressant.
La lecture s'est faite sans encombre jusqu'à ce que, se piquant d'un talent policier diaphane et translucide (comprenez : inexistant), l'auteur nous sorte de son chapeau l'histoire d'Alice Dixon, qui achève d'exploser le peu de cohérence qu'il restait à l'intrigue.
Livre agaçant, décharge des lieux communs les plus éhontés :
- les deux personnages qui commencent par s'entre-haïr cordialement puis finissent, par magie, par s'adorer,
- le grand génie de la cuisine qui n'avait de talent que par son amour (aha !) et se retrouve sec et sans inspiration une fois son coeur brisé,
- la femme infidèle qui en réalité ne l'était pas et sauvegardait ainsi sa famille (afin que le héros, en le découvrant, ait à choisir entre l'héroïne et l'ancien grand amour de sa vie, top modèle, mère de son fils adoré, etc...)
- la gamine kidnappée qui souffre de problèmes de santé afin de lancer une poignante course contre la montre parce que sans ses médicaments elle va clamser !
- gamine du reste complètement monomaniaque des oréos et du lait fraise, afin qu'on n'ait qu'à pister tous les gens achetant simultanément ces deux produits pour la retrouver
Bref, j'arrète d'en jeter.
Les deux seuls intérêts de ce livre restent donc pour moi : l'idée de base de l'échange des téléphones portables et la possibilité de tirer à boulets rouges sur Musso en parfaite connaissance de cause, d'autant qu'on me souffle que ses travers se répètent d'un livre à l'autre.
Je ne laisse pas 5 ans à ce livre avant d'être complètement oublié et de faire la joie des bouquinistes, librairies d'occasion et autres usines de recyclage du papier. Quand on met 10 à ce genre de livre, quelle note peut-on mettre à Zola, Maupassant, Eco, Asimov, Colette, j'en passe et des meilleurs ? Sincèrement ?