Dans la majorité des Rougon-Macquart il y'a la grande histoire (le récit naturaliste, les descriptions du contexte historique, la classe sociale étudiée) qui sera dans ce volume la Bourse et ses rouages merveilleusement disséqués dans tous les sens, et il y'a son illustration, la petite histoire centrée sur un ou des personnages issus de Rougon ou de Macquart. Dans le rôle du Rougon on retrouve ici ce coquin de Saccard, qu'on avait quitté après quelques déboires à la fin de la Curée.
Et ce qui m'a gêné dans ce tome, c'est que le Saccard on ne le changera jamais, donc on le connait un peu par cœur. Dès le début on voit bien où le livre veut nous emmener, et après un début flamboyant, j'ai eu souvent envie que le récit sans surprise s'accélère pour enfin arriver là où l'attend. On retrouve beaucoup trop de similitudes avec la Curée pour que cette "petite histoire" soit palpitante.
Il n'en reste pas moins que le récit est intéressant, pour peu que cette bourse de Paris au XIXème siècle soit un décor et une ambiance qui nous intéresse. Zola y dénonce la spéculation excessive, y décrit la transformation des riches terriens en riches financiers, la complexité et la force de la relation entre l'homme et l'argent, un des plus puissants moteurs de création et de destruction.
Encore une fois, même 120 ans plus tard on n'est qu'à un cheveu d'une actualité plus récente, tant Zola compte le réel (un petit tour sur Wikipedia nous indique toutes les inspirations de l'époque en terme de scandales financiers).
(je pense qu'objectivement le livre mériterait au moins un 7, mais comme d'habitude je ne noterai que selon mon ressenti du moment).