L'Armure de vengeance par Hard_Cover
Avec L'Armure de vengeance, Serge Brussolo entraîne le lecteur au Moyen-Âge, comme il l'a déjà fait dans d'autres de ses romans, comme Hurlemort ou Le Château des poisons. C'est d'ailleurs le personnage principal de ce dernier livre que l'on retrouve dans cette histoire d'armure mystérieuse.
Jehan de Montpéril a été adoubé chevalier sur le champ de bataille. Assez mal accepté par les autres autres chevaliers, c'est un routier, un homme d'armes errant. Ses cheminements le font rencontrer Martin, alias Sigrid, jeune femme se faisant passer pour un homme et qui expose de foire en foire une armure qu'on dit maudite. Forgée par Jod, son père, soi-disant avec l'aide des dieux païens et grâce au sacrifice de son petit frère, on raconte que l'armure est capable de se mouvoir d'elle-même pour commettre des meurtres et que quiconque la revêt est voué à une mort rapide.
La légende est-elle vraie ou n'est-ce qu'une manipulation de la superstition populaire ? Dans ce cas, quis erait derrière cette supercherie ? Car les meurtres commis soi-disant par l'armure sont bien réels. La famille de Philippe de Guignes est effectivement menacée. Le seigneur, qui ne croit absolument pas à la nature fantastique de l'histoire, charge Jehan de trouver qui veut assassiner sa femme et ses fils...
L'Armure de vengeance est un roman typiquement « brussolien ». Oh ! Il est certes très différent d'un Ce qui mordait le ciel..., d'un Sommeil de sang ou du Syndrome du scaphandrier en cela qu'il ne décrit pas un univers qui nous est totalement étranger. Il se rapproche plus d'un Docteur squelette ou des romans du diptyque La Meute hurlante : il introduit dans un environnement familier des éléments fantastiques qui angoissent ou épouvantent. Le Moyen-Âge de L'Armure de vengeance est notre Moyen-Âge et on sent que Brussolo s'est parfaitment documenté concernant cette période de l'histoire (ou alors il fait très bien illusion en employant termes et expressions typiques).
Le prolifique auteur parisien met simplement en situation un forgeron aux folles obsessions, qui crée une armure comme il n'en a encore jamais été fabriqué, en sacrifiant au passage son fils aux dieux païens. Comment un quelconque objet, ainsi créé, pourrait-il ne pas posséder quelque pouvoir magique ? La réponse, le lecteur de L'Armure de vengeance l'aura, mais il devra passer par chaque étape de l'enquête de Jehan de Montpéril : les suppositions mystiques, les hypothèses lugubres, les accusations qui mettent en relief les pires facettes de l'humanité... La recette habituelle de Brussolo, chaque fois revisitée, mais toujours capable de saisir le lecteur à la gorge et de le mettre mal à l'aise.
Cela dit, L'Armure de vengeance n'est pas un très bon cru. Le roman débute lentement et se termine de façon assez décevante. Il n'est pas indispensable. Toutefois, ce peut être un bon choix pour découvrir Brussolo car l'auteur a fait bien pire (Oh oui ! Bien pire) en matière d'horreur...