Edward Hopper est l'artiste qui fascine autant qu'il inspire. Sa peinture suspend le temps sur des scènes banales, véritables invitations au voyage spirituel où chacun se raconte l'histoire du tableau.
Le cinéma lui fait souvent les doux yeux, pour le meilleur (Roy Anderson) ou le pire (Shirley sorti en 2014). Besson s'y colle à son tour dans ce qui était son troisième roman. Il tente de mettre en vie les personnages du tableau "Phillies" ce qu'l réussit avec une certaine délectation, la sienne, la nôtre.
On y retrouve le lieu clos en représentation, comme le sont les 4 protagonistes, chacun attendant secrètement de l'autre quelque chose. Une certaine moiteur qui se partage le temps avec la torpeur donne le ton. La séquence éphémère n'ayant pour seul but d'affirmer un avenir. L'après dépendant de l'avant tout se joue en quelques phrases, beaucoup de non dits et des sensations.
Plus jamais je ne regarderai cette femme à la robe rouge du même œil, dans le secret, j'aurai pour elle désormais une pensée tendre et affectueuse.