Une oeuvre fine et exceptionnellement travaillée

[Cet avis est le mien. Il n'engage que moi, mes goûts et mes expériences de lecture. Et contrairement à ce que j'aimerais croire, il vaut les avis contraires, les avis idiots et les avis à l'emporte-pièce. Si Internet m'offre l'opportunité de me prendre pour un critique littéraire, cet avis n'a pas la prétention de définir la qualité de cette oeuvre, de son auteur et de son travail.]

J'ai découvert Alice Zeniter avec cet ouvrage dense qui semble bien être son chef-d'oeuvre annonçant une grande et longue carrière de référence littéraire française. Le livre pèse le poids de l'immense travail dont il fut l'objet et qui en fait un ouvrage d'une immense qualité. Sur les trois parties, chacune attachée à une génération, j'ai adoré celle du grand-père, harki pendant la guerre d'Algérie, passant du statut de grand propriétaire terrien à paria, plus algérien et pas vraiment français. Tout est écrit avec une précision et un sens du détail exceptionnel qui donne au récit sa couleur particulière. Les trois parties ne se ressemblent pas, même si elles s'accordent, mais elles nous entrainent chacune à leur manière, dans la vie de cette famille de déracinés ayant gardé un lien très particulier avec l'Algérie. Lire L'Art de perdre, c'est découvrir une plume fine et travaillée, c'est comprendre l'histoire et la réalité d'un grand nombre de français et d'algériens aujourd'hui.