Il était une fois un pauvre docteur qui découvrit que sa femme était une terroriste et malheureusement, aussi kamikaze. L'histoire est résumée, ceci est le seul réel événement notable du livre. Mais cela ne s'arrête pas ainsi, ce n'est que le premier chapitre, le reste est réservé à l'enquête du mari tentant de comprendre l'endoctrinement de sa femme.
J'avoue être de mauvaise foi, le but du livre n'est pas d'être rythmé mais bien de nous faire réfléchir au terrorisme et à l'islamisation. L'objectif de l'auteur est très clair, nous donner de l’empathie pour ces bons vieux assassins. Alors ce n'est pas simple mais il y arrive, si ce n'est brillamment, avec conviction; il nous dépeint des gens fort débonnaires, aux réflexions ingénieusement nuancées, des héros patriotiques que se démènent contre l'oppression. D'ailleurs, au début du récit, Sihem (la femme) est critiquée pour ses actes (explosion dans un restaurant) mais au fil de l'histoire, l'auteur la dote d'une aura de martyr (qui étaient tués pour leur croyance et non qui tuaient pour - mais soit...) à l'aide de longs dialogues pompeux où Khadra délivre ses opinions sans vergogne et prosaïquement.
A force de sans cesse vouloir remettre en question, on se fourvoie. L'auteur abuse de sophismes et surtout dans la présentation de ses très sympathiques terroristes. On dirait presque de sympathiques adversaires du capitalisme. En effet, les terroristes jugent le docteur comme un ennemi qui veut et qui a contrecarré certains de leurs projets, il se fait même capturé à quelques reprises, mais point d'inquiétude pour lui, quelques aphorismes idéalistes (du genre, nous sommes tous frères) une petite douche et quelques vêtements expressément achetés pour lui. Ils sont tout de même chics et charmants ces terroristes...
A la fin du roman, l'heure de l'introspection débute, moi, enfant de l'Occident, quand suis-je devenu un monstre pour eux ? Pourquoi ai-je tant de confort ? Non , je rigole, rien de tout cela dans ce roman