L'Attrape-Cœurs par Clémence Usseglio
Cet auteur, Salinger, que l'on nous dépeint pourtant très grave et presque pessimiste nous offre la vision d'un New-York respirant la jeunesse et la fraîcheur. Quelle autre ville que New-York peut-être le berceau de l'expérience ? Ce livre, que l'on épluche avec avidité et rapidité, nous offre l'expérience d'un jeune adolescent un peu perdu qui ne sait pas où aller et pourtant continue d'avancer. Ses trois jours d'errance nous emmènent dans les hôtels miteux pullulant de prostituées et de proxénètes avares de la ville Lumière, etc, et ainsi, permettent au protagoniste d'entamer un voyage initiatique et, certainement, spirituel qui le conduit sur le chemin de la découverte de soi et de la recherche d'un but.
Schématiquement, Holden est le type même de l'américain adolescent qui se cherche et qui s'éloigne de ses repères familiaux afin de trouver un sens à sa vie tout en explorant ce que cette dernière peut avoir à nous offrir. Cependant, Salinger ne force pas le trait sur ce stéréotype. L'utilisation de l'argot de l'époque, l'absence d'auto-censure pour confirmer l'authenticité du récit fonctionnent et même nous interpellent. Le lecteur semble être à la fois le guide du protagoniste car il le suit tout au fil des pages, mais ce dernier est aussi le propre guide du récit. Le mouvement lui est attribué. Fort obligé d'avouer que ce mouvement est insécable et envoûtant. Il est sûr qu'anachroniquement la comparaison avec l'auteur Jack Kerouac, auteur de Sur la Route et membre de la Beat Generation, nous saute aux yeux...