L'Attrape-Cœurs par Diothyme
Holden Caulfield est un adolescent pas comme les autres, rien que par son physique, il mesure déjà un mètre quatre-vingt-dix à seize ans et a les cheveux tout blancs du côté droit de son crâne. Il adore les filles, mais pas comme ceux de sa génération, elles le fascinent par leur manies, le sexe ne l'intéresse pas. C'est un rebelle, il a déjà été renvoyé de trois établissements scolaires, cette fois-ci ses parents l'ont mis dans le très coté collège de Pencey, mais celui là ne dérogera pas à la règle, et encore une fois ses piètres résultats lui vaudront un renvoi, temporaire cependant. Mais, suite à une bagarre avec son camarade de chambre il va décider de partir définitivement, et sans attendre. Cependant, il ne peut pas rentrer chez ses parents tout de suite, puisqu'ils ne sont même pas encore au courant de son renvoi. Il décide de se servir de l'argent de poche donné par sa grand mère pour aller à l'hôtel à New-York en attendant. Ses valises vite bouclées il part en criant sa haine pour cette école. Malgré son jeune âge il n'a pas de mal à trouver un hôtel qui l'accepte, sa stature aidant sûrement, il est écœuré de voir le genre de personnes qui occupe l'endroit, transsexuels, prostitués et leurs maquereaux, alcooliques notoires... Il a le cafard et décide d'aller écumer les bars pour se changer les idées, sans grand succès. Il pense à ses amies, et surtout à ses frères et sœurs à qui il voue une admiration sans bornes : Allie, décédé d'une leucémie il y a quelques années, D.G. qui maintenant écrit des films pour Hollywood, et sa petite sœur Phoebé pour laquelle il a une énorme tendresse. Que va devenir un si jeune garçon perdu dans l'enfer New-Yorkais, sa maturité va-t-elle lui permettre de se sortir des ennuis qui l'attendent?
J'ai suivi les conseils de Manifesto [http://manifesto.blogspace.fr/ ], en lisant ce livre et ce fût pour moi une très bonne surprise, je l'ai dévoré. Pour une fois un roman adolescent qui n'est pas caricatural, malgré les "bicause" et les hyperboles temporelles et numéraires sans arrêt. On sent la véritable souffrance de l'adolescence, l'incompréhension de la guerre, de la méchanceté gratuite. Cette faculté d'être agacé pour un rien, qui se transforme en une montagne, pour un enfant presque adulte. Quand on ne sait pas où est sa place. Holden a une maturité étrange dans sa façon de voir les choses et parfois il retrouve son âme d'enfant, fasciné d'ailleurs par leurs jeux et leurs habitudes qui "le tuent". Il n'arrive pas à se faire d'amis de son âge, les seules personnes qu'il ira voir et qui l'aideront sont des anciens professeurs. En revanche ses parents, eux, ne le comprennent pas, sa mère ne s'est jamais remise de la mort de son frère et son père, conseiller juridique, est bien trop occupé pour s'occuper de son marginal de fils. Son rapport avec les femmes est très intéressant, il est charmeur et avec un succès assez prometteur, dès qu'une fille a une qualité, si elle danse bien, si elle est belle, il tombe éperdument amoureux, même si elle est idiote. Il a une particularité inédite pour un adolescent des années 50, il hait le cinéma, il trouve le théâtre surfait, et leur préfère les livres. Même si ce roman n'est pas écrit pour un public adolescent je pense qu'il peut très bien être lu par des jeunes et leur apporter quelque chose. C'est un grand roman, qui alterne effusions de sentiments, d'amour fraternel et de haine et d'incompréhension pour le monde. Ne passez pas à côté!