Ce roman me rend toujours nostalgique. Pas cette nostalgie qui nous fait repenser à des choses que l'on a vécue, non. Bien que l'on ne puisse pas être nostalgique d'une époque que l'on n'a pas connue, ce livre nous renvoie à des éléments qui nous rassemblent: le désir d'insouciance, ici fatal, de vivre au présent, de goûter à toutes les saveurs que nous offre la vie, sans se soucier des conséquences. La peur du vide, la peur du désenchantement, la peur de l'oubli, de l'ennui, et celle de connaitre tellement une personne que l'on ne la connait plus. La peur des choses éphémères. C'est comme quand on mange de son plat préféré: il faut que ça dure, alors on s'y prend lentement, très lentement, et on repousse la fin du repas, la dernière bouchée, avant de se rendre compte qu'il ne reste plus rien dans le plat. Il en va de même pour la cigarette: on prend son temps pour la dernière du paquet. Même si c'est mauvais. Et on en redemande.