Coup de coeur
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Flaubert est-il un écrivain épique ? A mes yeux : oui, et trois fois oui ! S'il n'y avait dans ce roman que les scènes racontant la révolution de 1848, il aurait largement mérité 10/10. Et je le dis en étant loin d'être révolutionnaire. Flaubert est doué d'un souffle positivement extraordinaire.
Mais, bon, L'Education sentimentale, ce n'est pas que la description de 1848. C'est d'abord un tableau de la monarchie bourgeoise de Lois-Philippe vue par Frédéric Moreau. Ah, Frédéric ! Frédéric et sa bande de potes plus ou moins révolutionnaires - mais bien bourges malgré tout, hein... Frédéric et son ambition "de se faire une place dans la société" (avoir hérité d'un vieux cousin, ça aide... ). Frédéric et les femmes. Et, surtout, Frédéric et Madame Arnoux ! Bon sang de bon soir, ce qu'il m'énerve, Frédéric, quand il est question de Madame Arnoux ! Il l'aime. Soit, il l'aime. Et il fiche ses études en l'air, rate des affaires intéressantes, se fait rouler dans la farine par le mari de la belle (qui est un personnage assez truculent - et sympathique, malgré tous ses défauts), se met à dos ses amis, ses maîtresses, parce que, bah... il l'aime ! Elle ne sera jamais sienne, mais, quoi, il l'aime !
Oui, je l'avoue, j'ai du mal avec ce genre d'amour toxique.
Il n'empêche : L'Education sentimentale est un beau livre. Et Frédéric un bon témoin de son époque.
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Créée
le 3 janv. 2019
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