L'Élégance du hérisson par Serge Leonard
« L'élégance du hérisson » est plutôt un bouquin philosophique plus qu'un roman. Il a d'ailleurs remporté plusieurs prix dont: « Le prix des libraires 2007 ». Évidemment, on y retrouve une histoire et également deux héroïnes: Renée, concierge d'un immeuble bourgeois et Paloma, douze ans, qui habite un appartement dans ce même édifice.
Toutes deux ont un problème, elles sont très brillantes. Ça peut sembler incongru que l'intelligence soit synonyme d'obstacle. En fait, déjà au résumé, on saisit très bien pourquoi. L'une a un emploi qui ne nécessite pas l'usage excessif de son cerveau, ne désire pas être démasquée dans son intellect et l'autre, comprend beaucoup trop de choses pour son âge et pense à se suicider tellement elle ne voit pas l'utilité de vivre.
La séparation du livre se fait en très petites sections, ce qui nous pousse à lire. J'ai donc parcouru le bouquin en entier en une soirée, 409 pages dévorées rapidement. C'est un énorme avantage, à mon avis, de cette façon on tient le lecteur jusqu'à la fin en lui permettant, de temps en temps, de respirer. Les subdivisions sont spéciales, car on y va avec deux parties par chapitre, la narration de Renée et ensuite les entrées du journal de Paloma. J'ai bien aimé cette originalité, ça change de la forme standard.
L'écriture est facile à lire, très fluide (comme c'est la mode de dire), mais il reste certains passages tellement philosophiques qu'il faut s'arrêter pour relire la phrase quelques fois et bien comprendre sa profondeur. C'est d'ailleurs l'un des points négatifs, si je peux dire. À force d'être trop intense, on y perd parfois le fil. Occasionnellement, je devais stopper pour ruminer ce que je venais de consulter. Ce n'est pas un mal en soi, mais ça ne plaît pas à tout le monde.
La finale m'a surpris, vraiment. Et c'est quelque chose que j'apprécie énormément d'un roman. On tombe des nues et on est même poussé à relire le 4e de couverture tellement les choses changent du tout au tout. Ça nous laisse à réfléchir pour quelques jours.
J'attribue à cette oeuvre, donc, un 7 sur 10. Les seuls bémols sont dans la lourdeur de certains passages et aussi, le manque d'action. Il faut bien l'avouer, ce n'est pas un roman compacté de péripéties, c'est relativement calme.