Ceux qui vont mourir... encore??
Pour résumer, Hunger Games a, pour moi, tous les ingrédients non seulement pour une bonne fiction dystopienne, mais pour un bon livre tout court. Un univers cohérent et bien pensé, un scénario addictif, des personnages profonds et touchants, et des éléments discrets de critique de notre société, qui nous font réfléchir après avoir lu la dernière page du livre...
Dans ce deuxième tome, Katniss, gagnante des 74èmes Hunger Games, revient. Que va-t-il lui arriver, maintenant qu'elle est une Gagante officielle des jeux, mais en même temps une épine dans le pied du Président Snow, un risque potentiel pour sa domination sur les disctricts?
J'aime beaucoup cet univers, d'abord parce qu'il est très cohérent au fil des trois livres, ensuite parce qu'il représente un futur plausible pour notre civilisation. Les explications de contexte sont disséminées intelligemment au fil de l'histoire sans rendre le texte lourd de descriptions et de leçons d'histoire. Je me suis sentie émotionnellement impliquée dans ce pays et ses habitants, comme s'ils étaient vraiment nos descendants. La cohérence et l'atmosphère de l'univers est aussi une clé de la réussite de l'histoire. Le scénario est équilibré, laissant le lecteur espérer une fin heureuse tout en craignant le pire. J'ai été plongée dans l'histoire, espérant que tel ou tel personnage survive, mais aussi espérant la chute du Capitol autant que les personnages du livre. Ce niveau d'implication dans une fiction est, pour moi, la marque d'un scénario rondement mené.
Lire la suite d'un livre que j'ai beaucoup aimé est toujours casse-gueule, surtout que le premier livre aurait pu se suffire à lui-même, même si l'univers n'aurait alors pas été suffisamment exploité. Mais l'histoire est finalement bien menée, même si j'ai eu très peur au début d'un "tome 1 bis" avec les 75èmes Hunger Games.
Le personnage de Katniss évolue finement, et l'impact de cette expérience traumatisante sur sa psychologie est très bien rendu. Un autre élément positif est que Suzanne Collins ne tombe pas dans le piège de la littérature Young Adult: l'adolescent qui prend trop d'importance dans un monde d'adultes, et dont le destin n'est finalement pas réaliste (je pense à Divergente par exemple). Non, ici, Katniss n'est pas une héoïne surpuissante qui sauve le monde du haut de ses 16 ans, entourée d'adultes stupides. Elle se retrouve au milieu de rouages bien plus importants qu'elle, et son destin reste, finalement, plausible.
Les rouages en question se révèlent au cours de ce deuxième tome, de façon suffisamment claire pour retenir l'attention du lecteur, tout en lui donnant envie de lire le dénouement final de cette histoire, le dernier volume de la trilogie.