Ami catéchumène, il te faut maintenant me croire sur parole ou embrasser l'unanime critique sans lire ce qui va suivre, sans quoi, tu connaitras tous les arcanes de cet ouvrage.
La magie opère dès le début du récit, ou plutôt, le “système“ de magie. Bien pensé, original, il dynamise l'intrigue et sa sempiternelle initiation. Trop mécanique ou typé “jeux de rôle“, diront certains, il soutient l'intrigue de nombreuses pages. La magie, donc, et le mystère...
Kelsier, obscur, charismatique, hanté, est LE personnage principal, celui que l'on attend, qui surprend, lumineux sous les cendres.
Mais la magie s'essouffle et Sanderson, boulimique de l'inattendu, se prive de son meilleur atout: Kelsier meurt, rompant alors le charme, dispersant les brumes évanescentes, nous ouvrant grand les yeux sur les tristes insuffisances de ce livre.
Que c'est mal écrit, pauvre, répétitif, plat. Le style oblitère la créativité de Sanderson, terni un bestiaire imaginatif, ampute toute poésie à la magie. La pertinente interrogation de la corruption par le pouvoir est évacuée facilement.
Les cent dernières pages sont une véritable purge. Les évènements se précipitent, incohérents, lorsque le peuple toujours magiquement soumis se révolte, ridicules, au gré de multiples et improbables coups de théâtre . La fraicheur initiale de la bleuette tourne mièvre et convenu.
Evidemment, tout cela se termine pour le mieux (pas pour nous), et l'on s'aperçoit avec horreur que l'on va devoir se fader l'insipide godelureau épris de Vin durant le toujours aussi long deuxième tome...
Bien vaine est ma tentative d'abaisser la note de ce roman à succès, facile à suivre, dont je ne perçois ni la valeur littéraire, ni l'épique des personnages, ni l'originalité ou la profondeur du récit.
Profanes ou initiés, si vous cherchez l'une ou l'autre de ces qualités en Fantasy, je vous invite à aller lire ailleurs, chez des auteurs qui ont des choses à dire.