L'Enchanteur ! Merlin de son nom, mais aussi un peu René ! Ce personnage qui fait promener un cerf blanc dans ma tête, galoper des chevaux dans ma tête, résonner les coups d'épées, sonner les charges, rire le Diable et qui me permet de m'asseoir à la table ronde parmi tous les chevaliers !
L'Enchanteur c'est aussi celui qui me fait passer de la page 23 à la page 240 puis à la page 400 puis à la fin du livre en tournant seulement 3 fois la page. Le temps n'a pas d'emprise sur lui, et du coup sur moi non plus.
En nous transportant à l’époque de la Quête du Graal Sacré, René Barjavel nous permet de revisiter cette époque où les valeurs de loyauté, d'amour et de fraternité sont des raisons pour vivre et mourir. La beauté de Guenièvre, le charme de Lancelot, la fougue de Perceval, la malice de Morgane ainsi que la perfidie du Diable contre qui Merlin doit lutter tout au long du roman pour protéger et aider les humains nous font vivre ce récit comme si nous en faisions partie. Ces êtres vaillants mais si facilement détournés de leur Quête, comme le fut Lancelot au moment crucial, sont incroyablement attachants et nous empêchent de reposer ces quelques pages liées ensemble d'où émane toute cette magie.
L’humanité dont sont imprégnés les personnages nous les rend beaucoup plus familier et plus accessible que ne le seraient des personnages parfaits, sans failles. Leurs relations nous paraissent si réelles car ils sont sujets aux imperfections, aux doutes et aux bonheurs comme n’importe qui.
Je n'arrive pas à oublier ces personnages et leurs aventures... La nuit je rêve de coups d'épées donnés à des dragons, des monstres, je rêve de ces quêtes auxquelles j'aurai voulu participer, à un petit merle qui se poserait sur mon épaule pour me souffler des conseils à mes heures obscures, je rêve d'un château dont je ne saurai sortir, un donjon, un cheval, un combat, un combat à la lance... Bref, Merlin m'a jeté un sortilège dont je ne sais me dépêtrer.
Un sortilège que je conseille à chacun de subir !