Syffe, orphelin, traîne ses guêtres dans les rues de Corne-Brune avec sa bande. Au fur et à mesure de ses conneries de gosse mal éduqué, il va être contraint de devenir le larbin du chef de la garde, d'un chirurgien religieux et d'un barbare des champs, tout en pensant avec nostalgie à sa bande du temps où il était libre.
Patrick K. Dewdey, en plus d'avoir la classe, ne se moque pas de nous. Il brosse un vrai monde, vaste, avec tout ce que cela implique : des noms, des peuples, des cartes à se fader. Sans surprise, l'ambiance lorgne vers le genre à la mode, le dark med-fan réaliste, option apprentissage d'un orphelin aux origines mystérieuses.
Contrairement aux critiques qui se sont pissées dessus en comparant Patrick à Hobbe ou Rothfuss, j'ai trouvé le style extrêmement lourdingue. Ce fut d'ailleurs le principal écueil qui a failli me décourager définitivement. L'auteur non seulement nous prend souvent pour un con en nous expliquant plusieurs fois les mêmes choses, mais en plus, il nous sert une histoire longue, qui n'avance pas, qui n'avancera pas, parce que chaque minute de la vie de Syffe est décrite et qu'il doit passer par toutes les étapes de roman d'apprentissage : déception amoureuse, initiation au savoir, découverte des intrigues politiques, enseignement martial. Ne manque plus qu'un ange gardien qui protège l'orphelin mystérieux. Ah bah au fait...
Heureusement, il y a des accroches, des rebondissements, des passages intéressants qui nous font aller jusqu'au bout de ce premier tome du Cycle de Syffe, pour enfin se dire qu'on lira la suite dans Wikipédia, section Synopsis. Je suis un peu dur, pardon Patrick, mais j'aimerais tellement lire de la bonne fantasy (ça, y'en a) bien écrite (et là déjà, y'en a moins).