« Nous avions passé trop de temps à l’école, pour croire encore aux guérisseurs ... »
Un livre plus dur que prévu, qui sent bon la vie simple et les joies de l’enfance dans sa première moitié, mais vire au déracinement sur la fin. L’enfant noir raconte finalement une histoire profondément coloniale : comment les bons élèves de Haute-Guinée délaissent la forge familiale pour aller à l’école française, quittent la brousse pour la ville, et finissent par rejoindre Paris pour y poursuivre leurs études.
Camara Laye jongle en permanence entre ces mythes d’enfance et sa rationalité toute occidentale inculquée à l’école. C’est pour cela qu’en autres, il dévoile sur le papier des coutumes et des rites que les anciens de Guinée considéraient comme secrets. Finalement il devient anthropologue de sa propre famille, avec un peu de nostalgie mêlée : c’est à l’époque où il était en France, après avoir achevé ses études, que Camara Laye a écrit ce livre en se ressouvenant de son Afrique.
Ce récit sur le mal du pays est rédigé en 1953 ; Camara Laye devra attendre encore trois ans avant de retrouver sa Guinée.