J'ai toujours un peu d'appréhension avant d'attaquer un ouvrage de hard S.F. Pensez donc, là il s'agit de physique fondamentale et d'une théorie censée unifier la mécanique quantique, la relativité et tutti quanti. Beaucoup trop pour ma vague couche de vernis scientifique. Fort heureusement, ça reste sobre en la matière...enfin, relativement, puisqu'il est parfois question d'espaces topologiques à 10 dimensions. Sans jamais, cependant s'étendre trop longuement sur le sujet. De fait, ça verse plutôt dans la métaphysique, avec une fort curieuse conséquence envisagée de la révélation de l'énigme de l'univers. Pas question d'en dire plus ici, lisez le si vous voulez savoir.

L'action se déroule au milieu du 21ième siècle et Egan a sans doute surestimé les progrès de la science à cet horizon; à sa décharge, le bouquin est paru en 1995 : il a donc loupé une petite trentaine d'années de stagnation des progrès scientifiques, ceux-ci ayant été à vrai dire relégués au second plan des priorités, au profit des applications commerciales de la technologies. Dont il a au demeurant plutôt bien anticipé l'évolution, la société qu'il décrit ressemblant fort à la notre, en plus merdique. Normal, après trente années de plus de déréglementation économique et de toute puissance des médias privés. Rien à dire là dessus.

Et c'est également un bouquin qui ne tombe pas dans les travers reconnus de la hard S.F : les personnages ne sont pas négligés au profit de l'approche scientifique et l'intrigue est ma foi assez bien construite et assez prenante, en particulier en seconde partie de roman, le début étant tout de même un brin poussif. Sachant qu'en revanche, les premières pages contribuent à apporter de la profondeur au personnage principal, Andrew Worth.

Pour finir sur une autre note positive, j'ai trouvé sympa la description d'une société d'inspiration anarchiste, communauté de plus d'un million d'habitants installée sur une ile artificielle, créée suite au piratage de biotechnologies brevetées, au milieu de l'océan pacifique (eh oui, Worth est australien). Anarchia est son nom et l'auteur s'attarde sur son organisation sociale, parfois au détriment du rythme de l'action, mais il convient de reconnaitre que l'exercice est réussi, dans l'esprit mais aussi parfois déroutant.

Marcus31
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lu en 2022

Créée

le 26 nov. 2022

Critique lue 34 fois

2 j'aime

3 commentaires

Marcus31

Écrit par

Critique lue 34 fois

2
3

D'autres avis sur L'Énigme de l'univers

L'Énigme de l'univers
Hard_Cover
5

Critique de L'Énigme de l'univers par Hard_Cover

Comme dans Isolation ou Téranésie, Greg Egan place l'action de L'Énigme de l'univers dans un futur proche, assez peu différent de notre début de XXIème siècle. Les romans de cet auteur australien...

le 19 déc. 2010

4 j'aime

1

L'Énigme de l'univers
Marcus31
7

Science et conscience

J'ai toujours un peu d'appréhension avant d'attaquer un ouvrage de hard S.F. Pensez donc, là il s'agit de physique fondamentale et d'une théorie censée unifier la mécanique quantique, la relativité...

le 26 nov. 2022

2 j'aime

3

L'Énigme de l'univers
Lockall
6

Passionnant et déroutant ...

Greg Egan va loin dans les réflexions de physique quantique et c'est magnifique de complexité. Par contre, il ne faut vraiment pas commencer cet auteur avec ce livre. Ce n'est pas le meilleur, des...

le 4 févr. 2014

1 j'aime

Du même critique

Papy fait de la résistance
Marcus31
10

Ach, ce robinet me résiste...che vais le mater

Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement...

le 2 sept. 2015

42 j'aime

5

Histoire de ta bêtise
Marcus31
10

A working class hero is something to be

Un pamphlet au vitriol contre une certaine bourgeoisie moderne, ouverte, progressiste, cultivée. Ou du moins qui se voit et s'affiche comme telle. On peut être d'accord ou non avec Bégaudeau, mais...

le 15 avr. 2019

32 j'aime

7

Madres paralelas
Marcus31
5

Qu'elle est loin, la Movida

Pedro Almodovar a 72 ans et il me semble qu'il soit désormais devenu une sorte de notable. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, ça reste un réalisateur immense, de par ses films des années 80 et du...

le 14 déc. 2021

25 j'aime