Un Harry Bosch classique
J'ai eu la curiosité de me replonger dans un Harry Bosch de la grande époque, celle où il était encore policier au LAPD, et non retraité menant encore des enquêtes malgré son genou en vrac et autres...
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le 6 mars 2025
J'ai eu la curiosité de me replonger dans un Harry Bosch de la grande époque, celle où il était encore policier au LAPD, et non retraité menant encore des enquêtes malgré son genou en vrac et autres signes de l'âge.
L'intérêt de la présente intrigue c'est que l'action est très resserrée, donc on n'a pas beaucoup e droit aux états d'âmes du personnage — bon, sa femme le quitte et un ami se fait dessouder chez lui, mais Bosch fait contre mauvaise fortune bon cœur, car everyone counts or nobody counts : tout le monde compte, ou personne ne compte, devise boschienne par excellence, que Connelly introduit peut-être plus tard dans la série, je ne me rappelle plus.
On verra ici à quel point les différents morts et victimes qui apparaissent dans le cours de l'action retiennent également l'attention de Hieronymus "Harry" Bosch.
L'action étant resserrée, l'enquête, qui concerne la mort d'un avocat, Howard Elias, célèbre pour avoir plusieurs fois fait condamner des policiers de Los Angeles pour avoir, en gros, nui aux membres de couleur — bref aux Afro-américains — de la communauté.
Son assassinat pourrait bien déclencher de graves émeutes, comme celles qui avaient suivi les sévices infligés à Rodney King, en 1991.
À noter que c'est lors de ces émeutes que chez Connelly, journaliste embedded avec la police, commence à pointer l'idée de devenir romancier ; ce qu'il fera l'année suivante en créant Harry Bosch, son indéfectible personnage, héros de The Black Ice.
Le roman qui nous occupe est assez haletant. Il ne s'embarque pas dans une multiplicité d'intrigues parallèles, qui sont devenues la marque de fabrique des Connelly les plus récents : on aime ou on n'aime pas, mais pour ma part, en tout cas, j'ai été heureux de retrouver une action assez linéaire et efficace.
Un des problèmes de Boch, c'est que même sur son lit de mort, il enquêtera sur la cause de son propre décès. C'est-à-dire qu'il est assez caricaturalement obsédé par le job, le job, le job, au point de ne plus paraître humain à partir d'un certain nombre de romans. Ici, il est tout simplement chargé de mener au plus vite une enquête potentiellement explosive, et la lui confier, du côté de sa hiérarchie, n'est certainement pas dénué d'arrière-pensées politiques.
Je ne vais bien sûr pas raconter le dénouement d'un roman policier. Disons que c'est solide et assez puissant, même. Les personnages sont globalement bien campés, hormis les adjoints de Bosch, Jerry Edgar et, dans une moindre mesure, Kizmin Ryder.
Le supérieur de Bosch, le "Chief" Irvin Irving, apparaît dans toute son ambiguïté de policier prêt à tout pour sa carrière, y compris si cela se fait au détriment de l'enquête. Il est inévitable que cette cela place Bosch dans une situation mettant sa carrière en péril, lui qui n'est guidé que par sa volonté de solve the case.
La question de ses relations avec sa hiérarchie sera un élément récurrent dans la série, et la présente histoire ne marque pas le terme de son conflit avec Irving.
Très bon, très efficace, comme sait faire Connelly.
J'ai retrouvé avec plaisir le Harry Bosch hardboiled des débuts de la série. Dont les premiers volumes ont un goût de revenez-y, quelques années après une première lecture, on peut se laisser tenter.
Créée
le 6 mars 2025
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