Un univers à découvrir
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le 20 oct. 2017
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L’Espace d’un an (The Long Way to a Small Angry Planet en anglais) est une histoire de coopération. D’abord par son contexte d’écriture : alors que l’autrice, Becky Chambers, était aux deux tiers de ce livre, elle s’est retrouvée sans travail. Elle décida de lancer un financement participatif pour achever son roman et tout de même payer son loyer. 53 personnes donnèrent un peu d’argent à cette autrice qu’iels ne connaissaient pas et dont L’Espace d’un an était la première oeuvre. Confiance ; succès. Publication en 2014 chez Hodder et Stoughton.
Bienvenue dans cette TIQUE
*****
Je pense m’avancer un chouïa en affirmant que Becky Chambers fait partie de la nouvelle vague de SFFF (Science-Fiction, Fantasy, Fantastique), incarnée par des personnes queers qui tendent à inclure une plus grande diversité dans leurs œuvres. Si je ne suis pas qualifiée pour parler d’un mouvement artistique, il me semble qu’une telle volonté existe, et ce depuis plusieurs années. En France par exemple, l’association Fantastiqueer ( http://fantastiqueer.ovh/ ) tente de recenser les œuvres littéraires qui contiennent des personnages LGBTQIA+. L’Espace d’un an rentre en tout cas parfaitement dans cette mouvance, avec ces nombreux personnages queers. Mais surtout, il présente une vision inclusive du futur.
En effet, ce livre est une ode à l’amitié, à l’empathie, à la communication, à l’action collective ; une œuvre optimiste, réconfortante, qui donne l'espoir que nous pourrions vivre ensemble. Bien sûr qu’il y aura toujours des conflits, armés, d’intérêts, commerciaux, religieux, etc., mais le roman nous fait croire à un monde où nos différences (culturelles, notamment) peuvent être dépassées avec le temps. Nous pouvons coexister en harmonie.
L’Espace d’un an est une œuvre de Science-Fiction : les personnages voyagent à bord d’un vaisseau spatial et construisent des trous de ver pour relier deux points éloignés de la galaxie. Les membres de l'équipage sont diversifié•es : des humains d’origines différentes, trois aliens, une IA consciente. Tout ce beau monde tâche de vivre ensemble dans l’espace réduit du vaisseau et de faire chacun•e un pas vers l’autre. De fait, Becky Chambers insiste sur les différences culturelles entre les diverses espèces et la manière dont elles parviennent néanmoins à s’entendre alors même que leur(s) façon(s) de communiquer, leur vision du monde, leurs besoins et envies diffèrent. La méthode est simple : la communication. Dans une des rares scènes de conflit armé du livre, la solution s’avère être le fait de parler avec les adversaires, de les comprendre pour que les deux camps puissent s’en sortir au mieux.
Ainsi, l’emphase se porte moins sur le scénario (le voyage de l’équipage vers une planète pour y percer un trou de vers) que sur les personnages : toustes sont attachant•es, avec une certaine profondeur et parviennent à faire rire ou pleurer (et lâcher des « awww » devant leurs moments mignons). Iels forment une famille soudée malgré les conflits qui parfois les déchirent.
Franchement, ça m’a fait du bien de voir ces personnes s’entraider. ; cela m’a fait du bien de lire une œuvre qui se concentre moins sur le conflit (notamment violent), mais plus sur la coopération. Nous avons besoin d’empathie et Becky Chambers nous le rappelle en décrivant une humanité qui fut sauvée de son autodestruction par hasard et est fortement critiquée pour ne pas avoir appris seule à se serrer les coudes. Le message est clair : apprenons l’autre, travaillons ensemble ou nous disparaîtrons dans des conflits insensés. Il faut grandir, nous n’avons plus beaucoup de temps.
Créée
le 14 mai 2022
Critique lue 7 fois
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