Le capitalisme tel qu'il est aujourd'hui signerait la fin de toute ambition esthétique. Un discours bien catastrophique que Gilles Lipovetsky et Jean Serroy rejettent.
Loin de nous vanter les mérites du capitalisme non plus, cet essai défend un discours plus nuancé sur l'influence du capitalisme sur l'art et l'esthétique en général. Il développe le concept de "capitalisme artiste" qui serait un capitalisme qui ne nierait pas l'esthétique au profit de l'argent mais au contraire, aurait absorbé la question esthétique pour perdurer. Le capitalisme artiste c'est de l'esthétique partout qui fonctionnerait avec le marché. C'est le développement du design, la démocratisation de l'art, et même l'art dépendant du marché. Et de ce capitalisme artiste serait aussi nés des comportements plus discutables. Nous aurions développer une boulimie esthétique. Nous cherchons à multiplier les expériences esthétiques au lieu de prendre le temps, en mettant aussi de côté la qualité. Une appréciation superficielle de l'art serait née.
Ce qui est intéressant c'est la nuance que les auteurs apportent en ne cherchant à rien diaboliser, seulement à analyser. Il n'est pas question ici de vanter le mérite du capitalisme mais il n'est pas question non plus de le diaboliser. Les auteurs ne sont pas dupes quand aux effets du marché sur l'esthétique et la perception de l'esthétique par les masses. Mais ils ne nient pas non plus que les masses n'ont jamais été autant soumises à des compositions esthétiques et aussi impliquées qu'aujourd'hui. L'accès à la culture et à l'art n'a jamais été aussi favorisé.
"La culture classique avait l'ambition de former, éduquer, élever l'homme : nous demandons maintenant à la culture, tout à fait l'inverse, qu'elle nous vide la tête."