Tueur en série en Norvège - avec flic déprimé, alcoolique, mais malin, avec aussi rivalité intra-service ou vieux échos nazis... Oui, tout cela est plutôt bien troussé, les quatre - cinq meurtres assemblent un bon mystère, et le style est plutôt juste, donnant humanité aux personnages. Déjà pas mal pour un pavé de presque 500 pages, que de ne pas perdre le rythme, de ne pas sembler trop long en bouche ; non, ce Harry Hole garde bien un certain pouvoir de mystère, d’élan qu’on cherche à suivre. Mais l’assemblage des indices se fait un peu artificiel sur la faim : de la merde sous son ongle par jeux d’anus + suspect mangeant toujours une farine compliquée les jeudis = l’auteur se fiche un peu de nous dans la précision des détails ; son édifice criminel semble un peu trop pensé, agencé au millimètre, de même que les saillies de clairvoyance du héros. Seul petit bémol de ce polar de bon niveau ; mais Nesbo m’avait semblé plus fascinant dans son “Sang sur la glace”, roman noir où il condensait son art en 250p environ...