"L'étranger" porte, à la fois bien son nom, et le porte aussi mal. En effet, qui n'a jamais entendu parler de l’œuvre de Camus ? Je pense pas grand monde, et c'est pour cela que le livre n'est pas étranger de ce point de vue la. Pourtant, concernant le personnage, héros de l’œuvre, Mersault, la notion d'étranger prend tout son sens. Celui-ci est tellement déconnecté du monde qui l'entoure, qu'on ne peut s’empêcher de sourire à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Sa copine lui demande si il veut se marier, et bien pourquoi pas. Raymond, lui demande de l'aider à punir sa maitresse, et bien pourquoi pas. Sa mère est morte, doit-il être triste le jour de l'enterrement ? Il était fatigué ce jour-la.
J'ai rarement vu un personnage aussi blasé de la vie que ça en devient presque hilarant. J'avoue, j'ai rit. Est-ce drôle, à première vue ? Non. Mais l'écriture cynique de Camus, combinée à l'insociabilité du personnage fait que le récit le devient.
Mersault est un étranger au monde qui l'entoure, mais cela en fait-il un être humain, dénué de sentiment et d'inquiétude envers son prochain ? Pas si sur. Ce n'est qu'un être humain qui profite des bonnes choses, d'une plage, des femmes, et avant tout de la vie.