L'Étranger d'Albert Camus, bien qu'il puisse sembler à première vue être une simple histoire d'un homme indifférent face à la vie et à la mort, est en réalité un roman profondément engagé. Cette apparente indifférence de Meursault est en fait une prise de position radicale face à un monde qu'il perçoit comme absurde et où les valeurs traditionnelles semblent dénuées de sens.
Camus dénonce une société hypocrite et conformiste qui juge et condamne Meursault non pas pour ses actes en eux-mêmes, mais pour sa manière de les vivre et de les ressentir. Le procès de Meursault est ainsi moins un procès pour un meurtre qu'un procès pour son refus de se conformer aux normes sociales. En plaçant son héros dans une situation extrême, Camus invite le lecteur à réfléchir sur le sens de la vie, la nature du bonheur, et la place de l'individu dans le monde.
L'indifférence de Meursault est une forme de révolte passive face à un monde qui lui semble dépourvu de sens. Camus exprime ainsi son propre sentiment d'absurdité face à l'existence. Bien que le roman ne soit pas ouvertement politique, il est important de le replacer dans son contexte historique. Écrit pendant la Seconde Guerre mondiale, "L'Étranger" peut être vu comme une réflexion sur les horreurs de la guerre et la perte des valeurs humaines.
"L'Étranger" est bien plus qu'un simple roman policier. C'est une œuvre profondément engagée qui invite à une réflexion sur la condition humaine et sur le monde qui nous entoure. En refusant de se conformer aux normes sociales, Meursault devient un symbole de la révolte individuelle face à l'absurde de l'existence.