Ah Camus, le génie français.
Moi qui ne sait pas écrire je me demande comment ces écrivains écrivent des chefs d'oeuvres. Cela me fascinera toujours. Pour Camus, il faut commencer avec l'étranger. Le plus facile, un texte assez court qui nous plonge directement dans l'univers de l'auteur.
Ce que je retiens très souvent des romans que je lis ce sont les deux trois premières phrases. C'est peut-être l'incipit le plus connu de la littérature française. "Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile: "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier." Ces premières phrases nous annoncent tout de suite le ton que prendra ce roman: l'indifférence, comment peut-on être aussi indifférent tout le temps ? Quelques dizaines de pages plus tard, Mersault, le protagoniste tuera un homme sur la plage. Lorsqu'il comparaitra devant le juge il dira que c'était la faute de la chaleur, sans plus, il est totalement indifférent à ce qu'il se passe dans sa vie.
Et pourtant en tant que lectrice, je ne pouvais à aucun moment lui reprocher ses décisions, agissant avec sa propre logique il fera ce qu'il souhaite, en en payant les conséquence mais sans trop en avoir quelque chose à faire.
Le titre lui colle parfaitement à la peau, il est d'abord expliqué qu'il fait référence à celui qu'il a tué sur la plage mais ce titre colle parfaitement à la peau du protagoniste, un étranger pour lui même et pour les autres, qui fait des choses étranges mais qui sont pleines de sens.