Ce personnage si indifférent à première vue (mais pas tant que ça en réalité...) nous énervera à plusieurs reprises. Comment s'identifier à un tel personnage ? De plus Albert Camus a fait le choix du point de vue interne homodiegétique (« je ») or tout le long du roman nous ne savons rien de ce que Meursault pense et ressent """ (à l'exception de lorsqu'il est dans sa cellule en attendant patiemment sa mort...) """ tout cela comme si que le point de vue choisi était externe. Très frustrant mais incroyablement bien réalisé et qui provoque des sentiments étonnants pour nous, lecteurs.
Ce roman montre bien aussi l'injustice subit par les personnes exclu de la société.
Nous le voyons bien lors du procès de Meursault où le juge parle de tout... Sauf du pourquoi il est accusé : son meurtre !!
Si nous écoutons uniquement les juges, Meursault est accusé de ne pas avoir pleuré à l'enterrement de sa mère et d'avoir pris un bain avec son amie Marie le lendemain... De plus son avocat, commis d'office, prend complètement la place de notre personnage lors de son procès. Par exemple, en parlant avec « je » pour parler de Meursault lui-même. En outre, cet avocat incompétent ne fait que répéter ce qu'y a déjà été dit...
Le lecteur ressent alors cette injustice à travers Meursault...
En conclusion :
Ce roman est très bien écrit, il provoque des sentiments spéciaux chez le lecteur à travers un personne au quel nous ne pouvons nous identifier. Albert Camus a pris le risque d'écrire un livre sur ce qui nous touchera tous un jour, le décès de notre (unique) mère, mais ici le fils est exclu de la société, et complètement impassible.
Très bonne lecture... Que je recommande fortement.