La collection du passage clandestin, c’est des (très) courtes nouvelles, d’auteurs de SF et de fantastique dans son acceptation la plus large, qui posent des questions de société, avec une contextualisation en fin de nouvelle. Le genre de plaisir court, à bas-prix et à plutôt haute valeur culturelle ajoutée donc.
On retrouve encore cet état de fait dans la nouvelle « L’examen », de Richard Matheson, qui vient tout simplement détailler une société américaine qui a décidé de tests permettant de réguler le vieillissement de la population (donc avec une date de péremption). Le sujet est finalement assez classique mais, le talent de Matheson aidant, on se retrouve en 30 pages à retrouver plus de sensations et d’émotions que dans le bonheur insoutenable d’Ira Lewin, ou dans le Soleil Vert, les deux exemples qui viennent en premier à l’esprit.
La réussite réside ainsi à parvenir à faire un récit cohérent, essentiellement parlé et sans actions, montrant sans manichéisme les positions tout en retenue des deux personnages principaux. Terrible mais empathique, cette œuvre est une vraie réussite, méritant totalement les 45 minutes nécessaires à sa lecture.