L'Herbe rouge
7.3
L'Herbe rouge

livre de Boris Vian (1950)

J'ai découvert Boris Vian avec L'arrache-coeur qui m'avait largement déboussolé, je me souviens, d'abord parce que le style de l'auteur est brutal de prime abord ensuite par ce que c'était l'une des mes premières confrontations au Surréalisme. Autant dire que j'ai bien failli délaisser cet auteur et retourner à ma littérature du XIXème siècle que je chérie tant. Mais j'ai persévéré et j'ai découvert le génial Vernon Sullivan (pseudonyme sous lequel Boris Vian publia J'irai cracher sur vos tombes et Et on tuera tous les affreux par exemple) qui m'a indirectement réconcilié avec notre cher Boris. J'avais depuis lu L'écume des jours qui m'avait charmé et Vercoquin et le plancton qui m'ont largement conduit a finir par apprécier beaucoup cet auteur. Bref on s'habitue à tout et les gouts artistiques ne sont pas immuables.


Aussi que dire de ce roman-ci si ce n'est l'embarras dans lequel je me suis trouve après avoir referme le livre. J'ai aimé ! Mais j'ai aimé un livre pas aimable. Je m'explique :


J'ai souvent souris, j'ai même parfois ris grâce à l'humour et le talent avec lequel Boris Vian se joue de la langue française et des codes :




  • Et tout à l'heure, à la saignette, tu ne l'as pas vu le type ? dit Wolf.

  • Non, dit Lazuli qui mentait avec aplomb.

  • Tu mens, dit Wolf.
    Et il ajouta :

  • Avec aplomb.



J'ai aussi souvent été émerveillé par l'univers fantasmagorique de l'oeuvre et cela m'as paru une véritable bouffé d'air frais parmi tous ces livres contemporains (mais pas uniquement) à la plume trop rigide et très codifié.


Enfin moi qui m'intéresse à la vie de chaque auteur que je lis, j'ai trouve intéressant de retrouver dans l'Herbe rouge une forme d'exutoire pour l'auteur qui nous livre un peu ("beaucoup", trop" ?) ses états d'âme. Et nous permet de mieux le cerner encore. Chose indispensable quand on veut profiter et comprendre l'Oeuvre d'un auteur.


Mais voila il manque dans ce roman qui se rapproche dans son style de L'écume des jours (qui reste plus léger) et Vercoquin et le plancton, une certaine cohérence ou plutôt une certaine congruence.
J'ai eu l'impression que le fil directeur du roman et de son univers se brisait ça et la ou bien s'effilochait. En somme que le monde surréaliste que nous offrait l'auteur partait trop dans tous les sens. Alors bien sur cela peut plaire, c'est un exercice qui trouvera sans doute ses sectateurs. Mais selon moi on ne fait pas en outre d'un exercice de style tout un roman.

Dirini_
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le 25 juil. 2017

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