Elena Balzamo, la traductrice de час короля, dans le commentaire qui suit le récit de cet acte héroïque d'un roi qui ne fut jamais plus grand, plus noble, plus haut que lorsqu'il descendit de son cheval, compare ce samizdat à « une miniature médiévale : le même caractère clos, la même netteté de dessin, la même élégance de style. Mais également le même caractère anachronique et bigarré, la même confusion entre les époques et les pays – là-bas, des chausses et des pourpoints pour les personnages bibliques, ici des références à des ouvrages historiographiques récent dans un récit allégorique atemporel, un mélange d'accessoires géographiques et historiques de provenances variées. Cette stylisation extrême, frôlant le maniérisme, se trouvait mise au service d'une problématique on ne peut plus actuelle et brûlante : le roman de Khazanov soulevait plusieurs thèmes qui non seulement ne pouvaient être traités dans la littérature – ils ne pouvaient même pas être nommés [la question des Juifs et l'autre question de la nature dictatoriale du pays]».
Ce récit imaginaire est d'une telle force, d'un tel à propos, d'un tel réalisme qu'on a le sentiment de lire livre d'histoire et que l'on est tenté, à chaque page, de mettre en nom sur la ville, sur le pays, et sur les personnages.
Quant au geste « royal », ô combien, s'interroger sur sa portée n'a pas de raison d'être : qu'elle soit symbolique, en l'occurrence, en fait sans doute un acte d'une portée des plus éminentes, pour des êtres de sens, les animaux sensibles aux symboles que nous sommes.