L'Hibiscus pourpre par boobsi
La narratrice, une jeune fille d’une quinzaine d’années, vit avec ses parents et son frère au Nigeria. Le père est très apprécié par la communauté : propriétaire d’un journal et de plusieurs usines, très aisé, il fait preuve de beaucoup de générosité pour aider sa ville, ses habitants, son église. Fervent catholique, cet homme vit selon les principes religieux. Ses enfants doivent lui obéir au doigt et à l’œil. Vivants sous le joug de ce père très ferme, les deux enfants sont très timides et renfermés. Après un coup d’état militaire, ils partent chez leur tante et leurs cousins, une famille pauvre mais heureuse. Un nouvel horizon s’offre alors à eux.
La religion occupe une place importante dans l’Hibiscus pourpre : l’auteure dénonce l’extrémisme religieux, mais aussi le colonialisme et ses missionnaires, lesquels tentaient parfois de nier et d’oublier les traditions ancestrales, comme le montre par exemple le fait de devoir se choisir un nom britannique pour se faire communier.
J’ai aimé découvrir la vie quotidienne au Nigéria, entre les coupures d’électricité intempestives, la galère pour dénicher certaines denrées ou la fuite des cerveaux. Comme la narratrice vient d’une famille aisée puis va quelques temps chez sa tante assez pauvre, le lecteur découvre deux modes de vie totalement différents l’un de l’autre. J’aurais même apprécié en découvrir plus : le récit n’aurait pas souffert de quelques détails supplémentaires, notamment sur le coup d’état.
J’ai trouvé l’écriture et le style assez bons, surtout pour un premier roman.
Ce roman initiatique, où des enfants grandissent et s’affranchissent d’un père trop présent, est une réussite.