Encore un gros pavé d'un universitaire !
Encore un gros pavé d'un universitaire ! En effet, c'est peut-être ce que certains se diront à la vue de ce livre de 426 pages uniquement consacré à l'histoire de Mario de 1981 à 1991. L'auteur passe en revue la genèse de Mario et comment il deviendra la megastar qu'il est jusqu'au film de mauvaise réputation sorti en 1993.
Et il se trouve que cette histoire est juste passionnante ! Vous apprendrez comment il a été créé par Miyamoto et Yokoi, comment Miyamoto a usé de "lobbying subtil" pour imposer son personnage dans les productions Nintendo de l'époque, comment le procès avec Universal a servi Mario puis comme Takashi Tezuka, créateur de jeux vidéo considéré par certains comme le bras droit de Miyamoto, a utilisé Mario pour le mettre en avant dans les jeux qui l'ont rendu célèbre.
Toute une chaîne d'événements dont je ne cite que les plus connus qui amèneront à la production du film de Rocky Morton et Annabel Jankel. Avec les explications de William Audureau (qui pour moi viennent en complément de l'avis d'Alexis Blanchet), j'ai mieux compris les tenants et les aboutissants de la raison d'être du film. Et même si mes lointains souvenirs du film sont peu aimables à son encontre, connaître les péripéties et l'ambiance médiocre générée par le couple de réalisateurs m'ont fait nuancer mon sentiment sur Super Mario Bros. - The Movie.
L'un des derniers points du livre est une analogie entre Super Mario - Le Film et... Super Mario Kart. Je dois avouer avoir été dérouté au premier abord mais finalement, SMK réussit effectivement là où le film a échoué : faire un melting pot de 10 ans de mythologie Mario dans un autre contexte. Quelle classe, ce William !
Ce livre est une mine d'informations issues de sources aussi diverses que bien référencées, des articles, des livres, des conversations avec les protagonistes, en tout plus de 2 ans de travail et une rédaction presqu'aussi mouvementée que son sujet (un très sympathique petit chapitre bonus raconte tout ça à la fin). Le style de l'auteur est un bon compromis entre la densité de la thèse d'Alexis Blanchet ("Des Pixels à Hollywood") et la fluidité d'un Florent Gorges ("L'histoire de Nintendo").
On a droit à beaucoup de détails mais, pour peu qu'on s'intéresse au personnage, on ne s'ennuiera jamais à sa lecture. En fait, pour tout vous avouer, au début du livre, je me disais que plus de 400 pages sur Mario, c'était un peu exagéré et que je mettrai beaucoup de temps à le lire mais une fois arrivé au 3/4, je me suis rendu compte que j'aurais bien aimé qu'il fasse 800 pages ! Vivement le tome 2, vivement la suite !