Lu en Février 2021. 8/10
Roman sur la famille, l’indépendance, la condition de femme, l’émancipation, la liberté. Mais aussi la manière d’exister dans un monde sans cesse chamboulé par des crises et des oppositions qui assassinent l'Angleterre de 1978-79. Interroge le désir de liberté dans un monde en crise.
Candice est une personnalité attachante, peut-être que j’aurais aimé la voir partager davantage ses émotions par rapport à qqun, les fixer sur qqchose ou qqun mais en même temps c’est cohérent avec ce personnage libre et émancipé, et puis il y a Jones...
Sa description qui se précise au cours du roman est intéressante. C'est agréable de finir par rentrer son intimité (p157)
Le rythme est vif, la polyphonie accentue l’effervescence de la ville et le fait que chacun puisse jouer des rôles / son rôle. L’assimilation du théâtre (p46) et à la réalité sociale et historique, est intéressante pour raconter une histoire tout en partageant des idées politiques. (p176)
D'ailleurs, les réflexions du roman font échos à un certain nombre de problématiques actuelles ou qui découlent directement de cette crise. Finalement les crises sont intemporelles (sexisme, domination excessive des puissants, émancipation par la culture et la révolution...)
Scènes, désirs, et abus sexuels sont intelligemment sentis, bien décrits dans leur réalité expressive, les bons comme les mauvais côtés. Parallèlement aux réflexions sur l'amour (p129).
Finalement, le féminisme qui semble inhérent à l'idée de « la troupe féminine » n'est pas trop prégnant. Surtout il est contrebalancé par l'image asexué que représente Miss Magie, une véritable Richard III.
Les chapitres très courts (max 10 pages) rendent la lecture très fluide et très agréable.
« Aimer c'est appeler le retour de quelqu'un. Aimer c'est injuste » (p36, description sur la mère de Candice mariée à un homme bourrin, violent, sans intérêt que sa femme n'a pourtant jamais quittée)
« Le chaos c'est quand tout devient possible » (p40, sur les grèves et les crises)