Ouh que j'ai eu du mal à le lire ce roman ! Pourtant, j'ai trouvé l'écriture plutôt plaisante, les personnages réussis (dans l'ensemble), et le pitch de départ plutôt accrocheur. Alors quoi ?
Le chapitre d'introduction nous lâche sans filets dans une Amérique en proie aux flammes depuis qu'un mystérieux virus transforme ses victimes en torches humaines. Le récit, à partir de là, se focalise sur une jeune femme, Harper, qui va tenter de survivre après avoir contracté la maladie peu de temps après avoir appris qu'elle était enceinte.
Et elle va avoir besoin de courage, parce que la vie est dure ! Entre son compagnon qui s'avère être un parfait connard et qui souhaite qu'ils meurent tout deux dans une dernière étreinte, les milices du feu qui traquent les infectés pour les tuer et la maladie elle-même qui menace de la transformer en tas de cendres à tout moment, les occasions d'y passer ne manque pas.
Elle trouve heureusement refuge au sein d'une communauté d'infectés qui a appris à "dompter" le virus et à vivre en symbiose avec lui, chacun communiant avec lui au cours de grandes séances de chant collectif. C'est là qu'elle rencontre John, un homme qui va devenir son nouvel amour.
Jusque là, tout va bien. Comme dit plus haut : c'est bien écrit, les persos se tiennent, le contexte est juste intrigant ce qu'il faut. J'allais passer un bon moment de lecture. Sauf que pas vraiment.
J'ai trouvé le rythme beaucoup trop lent, et que le roman manquait rapidement d'un point focal. Après son arrivée dans la communauté, j'ai vraiment eu du mal à comprendre où l'auteur voulait en venir. La question qui m'a rapidement taraudé a été : "et maintenant ?"
Et la réponse tarde à venir. On passe de nombreux chapitres (plutôt courts cela étant) sur la vie d'Harper dans son nouveau havre, les petits problèmes du quotidien (petits larcins, petites jalousies...), la difficulté avec laquelle elle parvient à s'acclimater à la maladie, etc...
Et clairement, ça ne m'a pas passionné. L'histoire des vols m'a paru relever de l'anecdote, son temps d'acclimatation trop long, et le récit stagne pendant de longues pages dans ce train train pas trépidant.
Deux événements majeurs vont venir bouleverser un peu tout ça, mais là encore, j'ai trouvé le résultat bancal. Je ne vais évidemment pas spoiler, mais le premier bouleversement finit rapidement par retomber dans une autre forme de routine, tout aussi lente que celle d'avant.
Quant au deuxième, il arrive vraiment tel un deus ex machina qui m'a paru forcé, et qui précipite une fin qu'on attendait finalement depuis des lustres.
Et c'est rageant, parce que j'aurai adoré aimer ce roman. Il y a de très bonnes idées dedans. Ce virus-symbiote par exemple, que le malade peut contenter en évitant ainsi de finir rôti ; le danger que peut représenter un groupe d'individus à partir du moment où il s'abandonne entre les mains d'un guide supérieur (ou jugé comme tel) ; ou même cette séquence finale en quête d'un havre de paix qui n'existe peut-être pas...
C'est clairement le rythme du récit qui m'a perdu. Trop lent sur les 500 premières pages, trop rapide sur les 150 dernières. Vraiment dommage.
Après, je ne le juge pas totalement raté, mais juste imparfait. Il aurait pu être bien meilleur.