Autant avec Fantômes, Joe Hill était cohérent et justifiait pleinement son talent, autant c’est beaucoup plus discutable avec l’homme-feu.
Ce n’est pas que le livre est mauvais. Il se lit plutôt bien, les évènements suivent une trame classique (prévisible si on est fans du paternel, ce qui est le problème) mais efficace. Le problème est que Joe Hill (fils de Stephen King pour ceux au fond qui ne suivent pas) semble chercher ici à tout prix à ressembler à son père et à ses grandes fresques.
On a donc en pratique une version condensée du Fléau, avec des antagonistes beaucoup moins bien dessinés, et un pitch qui lorgne franchement du côté de Cellulaire. Il s’ensuit au final un bouquin qui se cherche : soit beaucoup trop court pour ressembler au fléau, et il aurait fallu une bonne moitié de plus pour envisager sérieusement le camp d’en face, soit faire beaucoup plus court sur la vie au camp pour rester dans le rythme du premier tiers, tout en prenant le temps de faire une fin décente et pas ce truc torché en 10 pages.
Un bouquin correct, mais qui déçoit par son goût de quasi. On est vraiment passés pas loin de quelque chose de réellement novateur, mais trop difficile de ne pas singer le maitre.