[Critique sans spoilers]
Arrêtez les sondages, reprenez les livres envoyés aux jurys; on tient déjà le meilleur livre de l'année 2016. Stephen King devra faire fort avec End of Watch parce que le fiston a mis la barre haute, très haute avec The Fireman.
J'ai lu ce roman comme un hommage non-dissimulé à l'œuvre (avec un O majuscule) de son père et en particulier à son roman The Stand. Loin de dissimuler le fait qu'il s'inspire des travaux de son père, Joe Hill joue carrément avec les références dans sa narration et avoue dans la préface qu'il a tout "piqué à son père" ("Inspiration: [...] my father, from whom I stole all the rest"). Je te laisse deviner où se cachent les-dites références, certaines sont faciles, d'autres moins et j'en ai sans doute raté quelques unes.
The Fireman est un roman post-apo rédigé de main de maître, et c'est sans conteste une histoire à la King, tant le père et le fils ont une plume similaire. Un post-apo, certes, mais avec un twist, et pas n'importe lequel! Imaginez The Walking Dead raconté du point de vue des infectés: The Fireman c'est la conquête du monde de ce virus spécial qui couvre le corps des infectés d'écailles reptiliennes et qui provoque une combustion spontanée lorsque l'infection arrive dans sa phase terminale. Aucun spoiler ici rassures-toi: la situation est expliquée dès les premières pages; je te laisse découvrir la suite par toi-même!
L'écriture et l'histoire sont prenantes, les personnages attachant.e.s (même si j'ai moi-même mis un peu de temps à m'attacher à tout ce petit monde), et c'est un excellent page-turner (les cliffhangers sont inhumains!); malgré les 700+ pages que fait le roman il n'y a pas une seule page qui ne soit pas indispensable au récit. Un bon pavé à consommer sans modération!
C'est aussi un roman criant de vérité et clairement ancré dans notre réalité: les références à la pop-culture sont très présentes, peut-être un peu trop? J'aurais tendance à dire que c'est là le seul petit défaut du roman. JK Rowling, Game of Thrones, The Walking Dead (well duh!), j'en passe!
Et pour autant, la source même de son écriture, là où il puise son inspiration n'est pas des plus moderne: du Crichton, du Bradbury ou, plus étonnant, une cuillerée de Mary Poppins, présente tout au long du roman, incarnée par Julia Andrews, alter égo de l'héroïne de Joe Hill ou chantant "A spoonful of sugar..."
Au final j'ai refermé le livre (ou plutôt éteint ma Kobo) en regrettant fortement que le livre ne fasse pas trois-cent pages de plus (minimum!) :(
S'il n'y a un seul livre que tu devrais lire en 2016 (si tu lis l'anglais, je ne sais pas quand sortira sa traduction) c'est celui-ci!