Ecrivain encensé pour son premier roman, Harry achète une vieille bâtisse isolée du massif central, pour se ressourcer, voire retrouver l’inspiration et commencer l’écriture d’un second titre. Il emmènage en pleine hiver dans cet endroit austère où la neige et le silence recouvrent tout. Rapidement, des évènements étranges se produisent, des bruits la nuit, un chien qui arrive d’on ne sait où et semble vouloir élire domicile auprès de lui, des pas dans la neige qui indiquent des visites pendant son absence… Caleb habite lui aussi le hameau, il vit dans le souvenir de sa mère, une femme autoritaire qui n’a jamais voulu lui avouer l’identité de son père. De lui il aurait hérité des pouvoirs de guérisseur. Les destins de ces deux hommes vont se croiser à un moment donné, au détour de pages énigmatiques.
Pour pallier à sa solitude, Harry se tourne vers les villageois mais ceux-ci semblent distants, peu enclins à tolérer qu’un parisien vienne se mêler de leurs affaires, mais de quelles affaires parlent-on ? Des choses à cacher dans un petit village isolé comme celui, il y en forcément. Des choses du passé qui reviennent hanter le présent, sur fond de croyances et de légendes… Harry sympathise avec Sofia, la jeune épicière qui lui parle du village, de ses habitants et de ses secrets. Mais n’a t-elle pas elle aussi un poids qui voile son existence ?
Le passé et le présent se mêlent dans ce récit fantastique limpide comme de l’eau de source, mélodieux et envoûtant. La présence d’un personnage écrivain donne à Franck Bouysse l’opportunité d’un roman intimiste sur la création littéraire, ses propres inspirations dévoilées au fil des pages de ce récit. L’écriture de Bouysse berce d’une poésie âpre le lecteur, l’hypnotise jusqu’à un dénouement final inattendu, sombre et émouvant. Ce n’est pas le coup de coeur ressenti pour Né d’aucune femme mais L’homme peuplé s’inscrit à mon goût parmi les meilleurs romans de l’auteur.