Ce livre présente les différents modes de révolte utilisés par l'homme de l'antiquité à nos jours et ce à quoi ils ont conduit. Du nihilisme de Sade au nom d'une plus grande liberté sexuelle, à la révolution française qui a voulu mettre fin à la bourgeoisie et qui a ainsi mis Robespierre et St Juste au pouvoir, en passant par le communisme mettant le devoir de communauté au-dessus de toute vertu et jusqu'aux totalitarismes du XXème siècle ayant fait apparaître les pires personnages à la tête des pays européens.
"La révolte au contraire fracture l'homme et l'aide à déborder. Elle libère des flots qui, saignants, deviennent furieux. Scheler lui-même met l'accent sur l'aspect passif du ressentiment, en remarquant la grande place qu'il tient dans la psychologie des femmes, vouées au désir et à la possession. A la source de la révolte, il y a au contraire un principe d'activité surabondante et d'énergie."
"Le communisme russe, par sa critique violente de toute vertu formelle, achève l'oeuvre révoltée du XIXème siècle en niant tout principe supérieur. Aux régicides du XIX succèdent les déicides du XXème siècle qui vont jusqu'au bout de la logique révoltée et veulent faire de la terre le royaume où l'homme sera dieu." -> commencement du monde nihiliste
"Le monde d'aujourd'hui ne peut plus être apparemment, qu'un monde de maîtres et d'esclaves parce que les idéologies contemporaines, celles qui modifient la face du monde, ont appris de Hegel à penser l'histoire en fonction de la dialectique maîtrise et servitude."
"L'homme n'est pas reconnu par les autres hommes tant qu'il se borne à subsister animalement. Toute conscience est, dans son principe, désir d'être reconnue et saluée comme telle par les autres consciences. Ce sont les autres qui nous engendrent.
La valeur suprême pour l'animal étant la conservation de la vie, la conscience doit s'élever au-dessus de cet instinct pour recevoir la valeur humaine. Elle doit être capable de mettre sa vie en jeu. Pour être reconnue par une autre conscience, l'homme doit être prêt à risquer sa vie et accepter la chance de la mort."
"Aucune réalité humaine ne serait donc engendrée so, par une disposition qu'on peut trouver heureuse pour le système de Hegel, il ne s'était trouvé, dès l'origine, deux sortes de consciences dont l'une n'a pas le courage de renoncer à la vie, et accepte donc de reconnaître l'autre conscience sans être reconnue par elle. Elle consent, en somme, à être considérée comme une chose."
" Si le peuple allemand n'est pas capable de vaincre, il n'est pas digne de vivre."
"Ils se croyaient libres. Ne savent-ils pas qu'on ne se libère pas de l'hitlérisme!" Ils ne le savaient pas, ni que la négation de tout est une servitude et la vraie liberté une soumission intérieure à une valeur qui fait face à l'histoire et à ses succès.