"L'hôtel hanté" m'a presque réconciliée avec son auteur qui m'avait bien exaspérée avec sa fameuse "Dame en blanc". Déjà, le présent roman n'est pas rendu indigeste par trois cent pages superflues et le rythme s'en trouve forcément plus enlevé.
William Wilkie Collins a beau être considéré comme un maître dans le roman noir, à "suspense", limite gothique, personnellement mes deux précédentes tentatives s'étaient soldées par un échec cuisant : abandon pour l'un et ennui mortel pour l'autre. Avec "L'hôtel hanté", bien que l'action mette du temps à se mettre en place, la diversité des personnages et l'originalité de l'intrigue m'ont séduite. La mystérieuse comtesse Narona, qui se situe quelque part entre l'aventurière, la veuve noire et la mante religieuse, aimante l'attention du lecteur.
L'autre aspect sympathique du roman est son caractère d'épouvante et même si, soyons francs, il n'y a pas de quoi se cacher sous les draps, on imagine avec plaisir les frissons de peur qui ont dû parcourir l'échine des lecteurs contemporains de l'auteur à la découverte de ce manoir hanté.
Et puis, une grande partie de l'histoire se déroule à Venise, cité maritime que j'affectionne beaucoup et c'est donc dans un décor à la fois familier et dépaysant que j'ai évolué au fil de la narration.
Une lecture d'autant plus agréable que je venais à elle pleine de doute voire de rancune.