Que pouvait-il ajouter après son formidable "Coup de Gueule" de 2019 sous le titre de « Le Plus Grand Défi de l'histoire de l'humanité » ? Que j’avais commenté, à l’époque (mai 2019), en recommandant de ne pas avoir envie de lire ce livre, mais, carrément, de le lire :
https://www.senscritique.com/livre/le_plus_grand_defi_de_l_histoire_de_l_humanite/critique/194990835
Soyons honnête, les critiques d’Aurélien avaient ses détracteurs, des climatosceptiques qui regorgent de solutions diverses, et très respectables comme celles proposées par "Kedman" en juillet 2019 dans sa critique, et qui méritent toute notre attention (Bravo. Ils vont sauver la planète !) :
https://www.senscritique.com/livre/le_plus_grand_defi_de_l_histoire_de_l_humanite/critique/198906738
Donc que pouvait-il ajouter, notre astrophysicien, devant l'inertie ambiante, l’immobilité et l’aveuglement ?
Il ne peut que constater que notre civilisation est définitivement victime de sa technicité qui se développe, hors contrôle, inexorablement, à l’égal d’un cancer :
« Des machines construisent des machines, des programmes conçoivent des programmes. Avec notre entremise et sous notre contrôle, naturellement. Si, néanmoins, quelque chose d’essentiel nous échappe dans cet emballement insensé, c’est peut-être parce qu’il a précisément acquis une dynamique propre qui ne semble plus obéir à un plan ou à un dessein préétabli. »
Ainsi le sort de la civilisation est scellé :
« Les caractéristiques des cellules cancéreuses s’appliquent, pour l’essentiel, aux entités techniques dès lors que le « corps » dont elles sont issues est redéfini de façon à inclure les productions humaines dans une organicité hybride. Mutations, métastases, prolifération… Les cellules malignes vivent leurs propres mécanismes de sélection. Elles échappent à l’homéostasie comme à la sénescence. Elles ont évidemment besoin de l’hôte pour exister mais elles n’en dépendent plus que marginalement, jusqu’à son trépas. Ainsi en va-t-il, au moins en partie, de nos machines. »
Alors, en phase finale, réagir ? À quoi bon :
« Nous inventerons quelques « contre-mesures » pour amoindrir tel ou tel effet secondaire délétère mais nous n’envisageons jamais sérieusement la prévention. Quand les machines ou les programmes sont en croissance tumorale, pratiquement plus rien ne peut être entrepris. »
Car « Si cette « hypothèse K. » est fausse, il serait temps d’en faire la démonstration par les faits. De prouver que nous sommes encore capables de mettre fin au pullulement des machines et des programmes lorsqu’à l’évidence ils nous nuisent. »
« Le technosolutionnisme rate si profondément la problématique qu’il contribue activement à l’effondrement qu’il feint de vouloir endiguer. »
« L’anthropocène est une nécrocène. » …