Quand on a un problème avec quelqu'un, on nous dit souvent d'essayer de se mettre à sa place. C'est même un exercice proposé en thérapie de couple. Eh bien Marivaux va appliquer la méthode à ses deux couples de protagonistes, qui vont se retrouver dans des rôles hiérarchiques inversés.
J'ai étudié cette pièce pour le BAC, et j'en avais vu plusieurs représentations différentes, et ce qui m'en est resté c'est l'importance d'un jeu d'acteurs subtil, qui permette de transcender l'écriture de Marivaux qui, comme à son habitude, joue très bien des niveaux de langue.
En effet ici, les protagonistes vont échanger leurs langages en même temps que leur statut, mais l'on sent un très net surjeu (non des acteurs mais des personnages, car le texte même le transmet) chez les valets devenus maîtres, et un désespoir las chez leurs opposés.
La pièce est une bonne catharsis, permettant de transmettre aux spectateurs la leçon que tirent les personnages sur la manière de traiter justement autrui, qu'importe les différences de statut.