Mills se positionne ici contre deux positions : les théoriciens (c'est à dire ceux qui sans véritable travail empirique, délivre de grandes visions de la société dans son ensemble) et les empiricistes (c'est à dire ceux notamment Paul Lazarsfeld que l'on peut connaître l'ensemble du comportement humain en multipliant les études empiriques notamment via la sociologie électorale). Son argument est l'idée que le rôle de la sociologie est d'amener non pas à comprendre les invariants du comportement humain, ni à donner des leçons, mais bien à réaliser un travail résolument comparatiste, s'appuyant sur les autres disciplines, via une connaissance de la littérature (sans s'y "noyer" comme le dit Mills), pour comprendre la diversité des modes de vie, des cultures etc, à travers le monde.
Résolument novateur cette essai est aussi un essai politique puisque Mills critique à raison, les sociologues bureaucratique, qui finissent par se penser en conseiller du roi, et à fournir des indications visant à faire de l'ingénierie humaine (je traduis), et à créer des dispositifs de contrôle et de régulation, pour éviter les tensions sociales.
Il appelle à renouer avec les ambitions de sociologie classique, française, allemande, anglaise, pour comprendre la société et ses structures, pour montrer la limite mais aussi la fécondité des possibles historiques.