De la vraie SF Queer, anti-raciste et féministe !
Même si ça se passe sur un vaisseau spatial, ce livre est une belle critique de notre société raciste et classiste. Les blanc.hes y sont riches et puissants, les noir.es sont des esclaves relégués à une sous-espèce même pas humaine. On y retrouve toutes les tentatives pour que les peuples opprimés ne forment pas d'alliances, toutes les techniques de séparation mises en place par la Souveraineté (métaphore de l'Etat), la répression et l'austérité qui vise à mater l'envie de rébellion etc.
Le personnage principale est une personne Noire, genrée en "elle" mais on comprend qu'elle se considère plutôt non-binaire, elle est forte et intelligente mais n'est pas décrite comme une héroïne super et irréprochable. J'aime bien quand les personnages sont complexes comme ça, on a pas toutes les cartes en main pour les adorer, ni pour ne pas les aimer. C'est le cas pour la plupart des personnages de ce roman.
Les identités de genres y sont complètement fluide, plusieurs quartiers élèvent tous leurs enfants sans genre assigné, le pronom "iel" est alors utilisé, d'autres quartiers élèvent tous leurs enfants au féminin, quels que soit leur sexe biologique. Aster, la personnage principale, a une carrure "masculine" et se travestit à plusieurs moments, Theo, autre personnage principal, dit qu'il n'est en fait "pas vraiment un homme". Leur relation à eux deux est très belle et complexe, malgré qu'iels sont sensé être "un homme" et "une femme" toute une partie du livre, iels ne sont tellement pas hétéros! et c'est super bien fait.
Ca fait trop du bien de lire des histoires écrites par des personnes Trans* et non-binaires qui rendent visible à ce point les identités de genres fluides et non-normées, des personnes racisées qui écrivent de la SF et s'en servent pour dénoncer des problèmes de société.
La SF offre des possibilités énormes, c'est beau de faire exister ce genre d'imaginaire via cela. Aux oubliettes les vieux mecs blancs réacs de la science-fiction, la relève Queer arrive !