Si tu pensais que les chocs culturels étaient réservés aux touristes égarés cherchant du Wi-Fi en pleine cambrousse, L’Ingénu de Voltaire te prouve que découvrir la société française du XVIIIe siècle en étant un outsider, c’est encore plus sport.
L’histoire ? Un jeune Huron débarque en France, persuadé que la logique et la franchise sont les meilleures armes pour naviguer dans le monde. ERREUR. Il se heurte très vite à la complexité absurde des institutions, aux hypocrisies religieuses et aux faux-semblants sociaux. Tout ce qu’il dit fait sens, mais dans une société où l’apparence est reine, autant essayer d’expliquer la physique quantique à un pigeon.
Le gros point fort ? C’est du Voltaire pur jus : ironique, critique et efficace. En se servant du regard candide de son héros, il démonte méthodiquement les travers de son époque, en particulier l’Église et l’administration. Et avouons-le, voir un personnage dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, ça a un petit côté jouissif.
Le hic ? C’est un peu caricatural. À force de vouloir faire passer ses idées, Voltaire pousse les situations à l’extrême, ce qui peut donner un effet "grossier" sur certains passages. Et puis, si t’espérais une intrigue complexe, passe ton chemin : c’est surtout une démonstration philosophique déguisée en fable satirique.
Bref, L’Ingénu, c’est une bonne satire sociale emballée dans un récit rapide et efficace, avec un héros qui nous fait bien rire malgré lui. À lire si tu veux voir Voltaire en mode troll du XVIIIe siècle, mais attends-toi plus à un pamphlet qu’à un vrai roman.