Quand la société te rattrape (et te met un uppercut)

Si tu pensais que l’insouciance était un état d’esprit durable, L’Insouciance de Karine Tuil est là pour te rappeler que la réalité sociale, politique et intime finit toujours par te tomber dessus… et souvent sans prévenir.


L’histoire suit quatre personnages que tout oppose : Romain, un soldat traumatisé par la guerre, Osman, un politicien en pleine ascension, François, un journaliste qui sent le vent tourner, et Marion, une femme d’affaires ambitieuse. Leur point commun ? Tous vont, à leur manière, se prendre de plein fouet la violence du monde moderne : retour de guerre, racisme, manipulation médiatique, conflits de pouvoir… et leur insouciance, s’il en restait une, va voler en éclats.


Le gros point fort ? C’est un roman qui capte l’air du temps avec une acuité redoutable. Karine Tuil tisse une fresque où l’intime et le politique s’entrelacent, où chaque personnage est confronté à des dilemmes qui résonnent avec l’actualité. L’écriture est percutante, incisive, sans temps mort, et certaines scènes te restent en tête bien après la lecture.


Le hic ? C’est dense et parfois plombant. Si tu cherches un roman léger, passe ton chemin : ici, chaque trajectoire est marquée par une chute, une prise de conscience brutale, voire une descente aux enfers. Les personnages sont fascinants mais pas toujours attachants, et il faut accepter une narration assez froide, qui dissèque plus qu’elle ne console.


Bref, L’Insouciance, c’est un roman coup de poing sur la désillusion, la brutalité du monde et la manière dont chacun tente de s’en sortir… ou pas. À lire si tu veux une fresque sociale et psychologique puissante, où l’espoir est mince mais où la lucidité est reine.

CinephageAiguise
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